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Antonin Guigonnat
Equipe de France de biathlon
Haut-savoyard !
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« Bonjour Antonin, peux-tu nous expliquer d’où tu viens en Haute-Savoie et ton parcours pour devenir membre de l’équipe de France de Biathlon ? »
« J’ai un parcours un petit peu atypique car je suis né « en plaine » à Juvigny, dans l’agglomération d’Annemasse, je suis allé au collège à Ville la Grand où je me rappelle avoir fait une sortie ski de fond avec le collège au Plateau des Glières dans le cadre du « savoir skier ». Ensuite j’ai intégré le ski club de Villard sur Boëge, où on skiait dans le massif des Brasses. Le domaine nordique des Brasses c’est le domaine nordique le plus proche quand on habite Annemasse. Le ski de fond me plaisant toujours plus, j’ai rejoint le collège de Boëge, la classe section ski de fond pour commencer à faire du ski de fond en compétition. Puis le lycée du Fayet (Le Lycée du Mont-Blanc René Dayve), en partenariat avec le Comité de Ski du Mont-Blanc, et sous l’égide de la Fédération Française de Ski. »
« Après l’apprentissage du ski de fond quand tu étais jeune, comment t’es-tu orienté vers le biathlon ? »
« A mon époque, car je commence a me faire vieux (rires), on avait pas trop le choix, on commençait le biathlon par le ski de fond : on faisait d’abord du ski de fond, et puis au hasard d’une initiation biathlon organisée par le Comité de ski du Mont Blanc, ou des journées de détection on découvre le tir. On ajoute ensuite le tir à la discipline ski de fond dans les entrainements. Maintenant, avec le succès du biathlon, après les années Martin Fourcade notamment, certains enfants arrivent en voulant faire directement du biathlon, mais a mon époque cela n’existait pas vraiment. Jusqu’a 15-16 ans, lors des compétitions on faisait ski de fond et biathlon en parallèle et au moment d’entrer au pole espoir au lycée, on faisait un choix définitif entre ski de fond et biathlon. »
« Antonin, ton ski club c’est Morzine Avoriaz (on le voit sur tes bandeaux et bonnets), alors que fais-tu ici au domaine nordique des Contamines Montjoie ? Tu fais tes entrainements ici ? »
« Oui mon club c’est Morzine Avoriaz c’est le village de toute la famille de ma maman, c’est une station qui est plutôt typée ski alpin, bien que l’on puisse faire du ski de fond dans de supers conditions. Ici aux Contamines, c’est un des premiers sites d’entrainement de biathlon dédié de Haute-Savoie, avec un pas de tir de 30 cibles homologué pour les compétions nationales et une piste de ski roue (ski a roulettes) l’été, pour prolonger l’entrainement ; c’est ce qui m’a fait m’installer ici pour m’entrainer car je m’entraine toute l’année et la plupart du temps en ski à roulettes, donc c’est très important d’avoir ces équipements.
Ici on retrouve tout l’esprit du ski de fond : on a une pratique populaire donc que l’on soit skieur grand public ou professionnel, équipe de haut niveau ou débutant on se croise sur les pistes car on utilise les mêmes pistes.
Ici j’ai la chance d’avoir la structure qui s’adapte beaucoup à mes besoins. Stéphane GROSSET le responsable du domaine nordique a d’ailleurs été mon premier entraineur de biathlon quand je suis rentré au Lycée du Fayet, à Passy. Je me suis donc toujours entrainé aux Contamines. On montait aux Contamines depuis Passy pour s’entrainer, au début c’était dans des conditions épiques avec du tir et des cibles posées sur le parking et du ski roue sur la route bien différentes d’aujourd’hui, le site a vraiment bien évolué et les équipements aussi permettant une qualité d’entrainement pour les jeunes et pour moi au plus haut niveau. »
« Parle nous de la complémentarité entre le ski de fond et le tir, le biathlon »
« Par ma famille à Morzine, depuis tout petit, j’ai toujours fait beaucoup de ski alpin, et j’ai découvert le ski de fond assez tard. Au départ, ce sport exigeant physiquement en skating ne m’attirait pas, et plus jeune je préfèrerais descendre les pistes de ski alpin a toutes vitesses. Mais j’ai découvert au ski club, l’esprit collectif, on est des groupes de jeunes qui se soutenons et s’amusons, un esprit que je retrouve au niveau. C’est également l’esprit du jeu en ski club ski de fond qui m’a plu, on pouvait faire des sauts avec ces skis fins et légers, qui permettent de s’amuser dans la neige. Je retrouve cet esprit collectif en haut niveau, on a gagné le relais en collectif aux mondiaux de biathlon la semaine dernière.
Ensuite c’est l’aspect nature et assez pure, même si on a une dameuse qui est passée la veille pour préparer les pistes, on est dans un cadre où on profite des paysages et c’est ce que j’aime sur les domaines nordiques de Haute-Savoie, c’est cette vue sur les montagnes, moi je suis un montagnard et je suis mieux ici au pied du mont Blanc qua dans les forêts jurassiennes (rires). »
« Justement, donne-nous tes domaines nordiques de cœur en Haute-Savoie »
« Très récemment j’étais chez mes beaux-parents, de chez eux à Chamonix, je pars chaussures et skis aux pieds dans le centre-ville et ce côté ski de fond au cœur de la ville au pied du massif du mont blanc c’est assez chouette. On a aussi de beaux plateaux comme le Plateau des Glières avec une histoire particulière et parcourir les pistes là-bas c’est plutôt chouette. J’ai passé aussi beaucoup de temps en fond de vallée au Grand Bornand, mais aussi aux Confins La Clusaz pour l’entrainement. Il y a des sites variés, en altitude, pour avoir de la neige tôt comme Avoriaz ou Pierre Carrée, une vraie diversité de sites ! D’ailleurs j’en ai fait que la moitié je pense des sites du département (rires). »
« Cette saison d’hiver 2020-2021 a été particulière, beaucoup de monde s’est tourné « par défaut » vers le ski de fond, qu’en as-tu pensé ? »
« Alors c’est vrai que la fermeture des remontées mécaniques dans notre département c’est malheureux, surtout pour notre région qui est l’une des plus importantes pour la pratique du ski alpin. Dans le malheur, beaucoup de gens découvrent ou re découvrent le ski de fond et je pense que ces gens-là y reviendront car on s’y retrouve en ski de fond, on prend le temps de prendre soin de soi finalement, de profiter de la nature, l’augmentation des pratiquants cette saison ne sera pas juste éphémère. Je pense qu’on a gagné des pratiquants. En Haute-Savoie quand on parle de ski, ski en compétition, je parle notamment de moi plus jeune, on pense plus au ski alpin, et c’est donc une fierté pour moi de porter le ski de fond au plus haut niveau, en compétition je suis très fier d’être en partenariat avec le département et représenter la Haute-Savoie. »
« Merci Antonin et bonne saison 2021-2022 😊 »
Interview Haute-Savoie Nordic aux Contamines Montjoie (31 janvier 2021)